3 - Les unités spécialisées dans
l'Espace
3.4 - Alcatel Thomson Espace et Alcatel Espace (ATES)
B - L'organisation d'ATES et son évolution
Constituée en mai 1984 (juridiquement, avec effet rétroactif
au 1er janvier 1984), la société Alcatel Thomson
Espace reprend, avec les hommes et le fonds de commerce de la Division
DES, l'organisation de cette Division. Ce n'est qu'au 1er janvier
1985 qu'elle se dote d'une organisation nouvelle définie par la
note de service DG n° 1 du 7 janvier 1985, signée du P-DG de
la société, Jacques Imbert.
Cette note va être amplement détaillée ci-après,
car il s'agit de la première pierre du nouvel édifice. Comme
tout corps vivant, l'organisation d'ATES va évoluer périodiquement
et les notes d'organisation postérieures seront évoquées
plus superficiellement, à l'exception de celle encore en vigueur
au terme de la rédaction de ce recueil, c'est-à-dire fin
1993.
Toutefois, ce tour d'horizon chronologique des diverses notes d'organisation
montre combien l'activité d'ATES a pu évoluer dans le temps.
Là où en 1984 une structure tout à fait classique
suffisait (état-major, études/production, vente), on voit
apparaître, moins de dix ans plus tard, une structure «fédérale»
et complexe, nécessitée par l'évolution du métier
d'ATES vers les fonctions de maître-d'oeuvre, voire d'opérateur
(Alliance, Space Division, ASD, Globalstar
).
L'organisation de la société lors de sa création
D'équipementier jusqu'à la fin des années soixante-dix,
Alcatel Thomson Espace va, dès sa création, vivre pleinement
son nouveau rôle de «charge-utiliste». La société
explose, les pertes aussi, car il faut «changer de braquet»
: décentralisation à Toulouse, embauches nombreuses, reconversion
d'une partie du personnel CITEC (ex-CII Toulouse), ce qui entraîne
des coûts de formation et des surcoûts de fabrication considérables.
Les voeux de bienvenue du Président Georges Pebereau aux trois représentants
d'ATES ébahis sont particulièrement chaleureux et se terminent
ainsi : «Si les résultats ne sont pas rétablis dans
un délai de deux ans, votre carrière dans le groupe est terminée.»
Qu'on se le dise !
Un débat interne va, par ailleurs, rebondir à l'occasion
de cette première organisation de la société : l'activité
«Stations terriennes» doit-elle ou non être incorporée
dans ATES ? Cette activité n'est alors pas dans un état de
santé mirobolant et ce mariage, pour logique qu'il soit, risquerait
de compliquer encore plus la mise en oeuvre de l'organisation et le rétablissement
de la santé économique d'ATES.
La question est tranchée par Jacques Imbert qui maintient la
décision prise antérieurement, en dépit de l'insistance
de plusieurs cadres d'ATES qui lui font remarquer que les concurrents US
sont organisés différemment.
La note d'organisation DG n° 01 du 7 janvier 1985
L'organisation de la société y est ainsi définie
:
«La société Alcatel Thomson Espace est organisée
en trois divisions opérationnelles constituées en centres
de profit et dotées de leur compte d'exploitation :
- la Division Équipements (DEQ) ;
- la Division Militaire et Aérospatiale (DMA) ;
- la Division Télécommunications Civiles (DTC).
Un Secrétariat Général (SG) et deux Directions
centrales - la Direction Administrative et Financières (DAF) et
la Direction du Plan et de l'Orientation Technique (DPT) - ont des fonctions
d'assistance aux divisions opérationnelles et à la Direction
Générale, de contrôle, de coordination et d'orientation.
Ces différentes unités sont réparties entre
deux établissements :
- l'établissement de Toulouse-Candie (ETC) auquel est rattachée
l'annexe du Mirail implantée dans les locaux du centre électronique
de Toulouse de Thomson-CSF ;
- l'établissement de Courbevoie (ECO) où est situé
le siège de la société.»
De cette organisation, il faut essentiellement retenir les principes
suivants. La société est placée sous l'autorité
d'un Président-Directeur Général, Jacques Imbert,
et d'un Directeur Général, Gérard Coffinet.
Le lien direct avec les clients est assuré par deux divisions
assurant à la fois la commercialisation et le suivi des projets.
Ces deux entités s'appuient sur une division chargée de l'étude,
du développement et de la production des équipements devant
être intégrés dans les systèmes ou sous-systèmes
vendus.
C'est ainsi que la Division Télécommunications Civiles
(DTC) va commercialiser ses activités portant sur l'étude
de systèmes et leur architecture, la maîtrise d'oeuvre de satellites
ou de systèmes spatiaux, ainsi que leur intégration vers
des clients tels que DGT, TDF, Intelsat, Eutelsat ou Inmarsat, ainsi que
vers des industriels et maîtres d'oeuvre de télécommunications.
Les effectifs DTC sont, au début de l'année 1985, en majorité
situés à Toulouse-Mirail avant d'être transférés
peu à peu à Toulouse-Candie. Alain Roger est nommé
Directeur, assisté de Jean-Claude Héraud.
Pour sa part, la Division Militaire et Aérospatiale (DMA) a en
charge les activités portant sur l'étude, l'architecture,
la maîtrise d'oeuvre, l'intégration des systèmes et
sous-systèmes associés ou non à un segment sol, ainsi
que la réalisation du segment sol, destinées aux administrations
militaires ou aux agences telles que le CNES ou l'ESA, ainsi que les industriels
maîtres d'oeuvre du domaine.
La majorité des effectifs DMA est située à Courbevoie,
localisation plus proche de ses clients et des principaux sous-traitants
(dont Alcatel Thomson Faisceaux Hertziens) ou maîtres d'oeuvre. Jean-Louis
de Montlivault en est le Directeur, assisté de Pierre Luginbuhl
et de Claude Roche.
La Division Équipements (DEQ) est pour sa part chargée
d'étudier, développer et produire les équipements
nécessaires, et possède ainsi l'ensemble des moyens techniques,
technologiques et de fabrication utiles (exception faite de l'intégration
des charges utiles ou de sous-systèmes confiée à la
Division DTC).
Ainsi, l'essentiel des investissements corporels de la société
est géré par la Division DEQ. Cette Division est la première
à s'implanter dans la nouvelle usine de Toulouse-Candie. Michel
Chaussedoux en est le Directeur, assisté de Pierre de Bayser et
de Jean-Louis Maury.
Par ailleurs, un tronc commun constitué de directions fonctionnelles
épaule à la fois le Directeur Général et les
directions opérationnelles. Il est constitué des Directions
suivantes :
- un Directeur attaché à la Direction Générale,
Philippe Blanchet, chargé de la mise en place de la nouvelle organisation
et de la stratégie de la société ;
- un Secrétaire Général, Jacques Chaumeron, qui
supervise la communication interne et externe (Françoise Sampermans),
le personnel et les affaires sociales (Martial Malaurie), et l'assurance
qualité (Jean-Claude Héraud) ;
- une Direction Administrative et Financière (DAF) sous contrôle
de Georges Malgoire, chargée du contrôle central de gestion
(Michel Flacelière), des affaires financières de la Division
Équipements (Gabriel Frayssinet), de la Division DMA (Yves Louet)
et de la Division DTC (Jean Gaich), de la comptabilité (Bernard
Millard), du contrôle financier et du support aux services commerciaux
(Monique Blanc), des questions juridiques et fiscales (Arlette Lefeuvre)
;
- une Direction du Plan et de l'Orientation Technique (DPT) sous contrôle
de Claude Michaud assisté de Jacques Urien, en charge de l'animation
du plan à moyen terme ;
- un chef d'établissement de Toulouse-Candie (Jacques Rosmorduc
sous contrôle du DG) et un chef d'établissement de Courbevoie
(François Violet sous contrôle du Secrétaire Général).
Enfin, cette note d'organisation crée deux comités :
- le Comité exécutif (Comex), placé sous l'autorité
du P-DG et comprenant le Directeur Général, le Directeur
attaché à la Direction Générale, le Secrétaire
Général, le Directeur Administratif et Financier, le Directeur
de la Division Équipements, le Directeur de la Division Militaire
et Aérospatiale et le Directeur de la Division Télécommunications
Civiles. Il va se réunir chaque semaine. À noter que dès
le milieu de 1985, Philippe Blanchet retourne à Thomson-CSF, et
le poste d'attaché au DG est supprimé ;
- le Comité de direction élargi (Codir) qui, outre les
membres du Comex, comprend le Directeur de la Qualité, le contrôleur
central de gestion, le Directeur du Plan et de l'orientation technique,
les Directeurs adjoints des divisions opérationnelles, le responsable
de la communication interne et externe, le chef d'établissement
de Toulouse-Candie, le chef du Service du Personnel et des Affaires Sociales.
Ce comité se réunit tous les mois.
L'organisation d'Alcatel Espace au 7 janvier 1985
Président-Directeur Général
J. Imbert
|
|
Directeur Général |
G. Coffinet |
Secrétaire Général
Direction de la Qualité
Direction de la Communication Interne et Externe
Service du Personnel et des Affaires Sociales
|
J. Chaumeron
J.-C. Héraud
F. Sampermans
M. Malaurie |
Directeur attaché à la Direction
Générale |
Ph. Blanchet |
Direction du Plan et de l'Orientation Technique |
C. Michaud |
Direction Administrative et Financière |
G. Malgoire |
Établissement de Toulouse |
J. Rosmorduc |
Division Télécommunications Civiles
Directeur adjoint
|
A. Roger
J.-C. Héraud |
Division équipements
Directeurs adjoints
|
M. Chaussedoux
P. de Bayser
J.-L. Maury |
Division Militaire et Aérospatiale
Directeurs adjoints
|
J.-L. de Montlivault
P. Luginbuhl
C. Roche |
Note de service DG n° 8/86 du 20 janvier 1986
La nomination de Jean Valent en qualité de vice-Président
d'ATES va entraîner quelques modifications dans l'organisation des
circuits d'information et de décision de la société.
Détenant les mêmes pouvoirs que le Président, le
vice-Président définit la stratégie de la société
et les objectifs à atteindre, assure un certain niveau de représentativité
extérieure, signe les principaux contrats. Pour sa part, le Directeur
Général propose la stratégie, exécute le budget
et assure le fonctionnement normal de la société.
La liste des membres permanents du Comex est alors élargie au
Directeur du Plan et de l'Orientation Technique (qui en devient le secrétaire)
et au chef du Service du Personnel et des Affaires Sociales. Par ailleurs,
Françoise Sampermans, qui «prend du galon», est nommée
à un autre poste au sein d'Alcatel et quitte la société.
Ses activités sont confiées à Jacques Chaumeron.
Note de service DG n° 1/86 du 5 mai 1986
Cette note modifie l'organisation mise en place en 1985, sans toutefois
en changer les principes de décentralisation des responsabilités
opérationnelles.
Sa modification essentielle est la conséquence de la désignation
de Michel Chaussedoux aux fonctions de Directeur Général
adjoint en charge de la Direction de la Qualité (sous contrôle
de Bernard Gunst), de la Direction Technique (sous contrôle de Jacques
Joseph), de la Direction Industrielle (sous contrôle de Michel Chaussedoux),
du Département Équipements (sous contrôle de Jean-Louis
Maury), des Services Généraux (sous contrôle de Jacques
Rosmorduc) et du Service Informatique et Logistique (sous contrôle
de Gérard Estibals).
L'organisation mise en place maintient ainsi une Direction Générale
(Gérard Coffinet DG, sous contrôle de Jean Valent vice-P-DG
et de Jacques Imbert P-DG) et des directions centrales fonctionnelles :
Secrétariat Général (Jacques Chaumeron), Direction
Administrative et Financière (Georges Malgoire), Direction
du Plan et de la Politique Produits (Claude Michaud), Direction de la Qualité
et Direction Technique précitées. Deux divisions d'affaires
sont maintenues (DMA : Division Militaire et Aérospatiale, sous
contrôle de Jean-Louis de Montlivault, et DTC : Division Télécommunications
Civiles, sous contrôle d'Alain Roger).
Une Direction Industrielle est créée aux fins d'apporter
aux divisions opérationnelles un support logistique en matière
d'ordonnancement central, d'achats, de bureau d'études et de fabrication.
La Division Équipements (qui devient Département Équipements)
voit ses attributions légèrement modifiées du fait
de la création de la Direction Industrielle, de la Direction Technique
et du Service Informatique et Logistique. |