3 - Les unités spécialisées dans
l'Espace
3.4 - Alcatel Thomson Espace et Alcatel Espace (ATES)
À la suite des accords intervenus en 1988 entre la Compagnie
Générale d'Électricité (qui se dénommera
«Alcatel Alsthom» en 1991) et ITT, l'organisation générale
du groupe va se modifier et prendre une forme «matricielle»,
c'est-à-dire superposer à des responsabilités locales
par sociétés des responsabilités fonctionnelles par
groupes de produits.
C'est ainsi que Jean-Claude Husson va être chargé par Pierre
Suard et Jacques Imbert de la conduite de la ligne de produits «Espace»
pour l'ensemble des sociétés du groupe, en sus de son rôle
de Directeur Général d'ATES. Alcatel Espace va, de ce fait,
participer à la mise en place de la «Space Division»
en sa qualité de société la plus importante de cette
ligne de produits.
Outre le fait que ces activités existent chez ITT lors des apports
à Alcatel, l'intérêt pour ATES est double :
- d'une part, sur le plan commercial, l'existence d'une activité
dans un pays d'Europe peut faciliter l'attribution de «retours industriels»
prévus dans les contrats cofinancés par les États
membres (notamment, contrats de l'ESA) ;
- d'autre part, l'existence d'un tissu industriel en Europe peut permettre
d'étaler les charges de travail (toujours très irrégulières
dans le métier de l'espace), à la condition d'aboutir à
une rationalisation efficace des activités de chacune des unités
constituant la Space Division (que ne facilitent pas toujours les règles
et méthodes de travail de l'Agence européenne).
En plus des unités spatiales existant en Belgique (chez Bell
et ETCA), en Norvège (chez STK), au Danemark (chez Kirk) et en Allemagne
(chez SEL), ATES va rapidement favoriser la création d'une telle
activité en Espagne (Alcatel Espacio, filiale de Standard Electrica)
et permettre ultérieurement le rachat de la société
AME Space en Norvège. Les produits spatiaux de la SAFT vont entrer
dans la Space Division courant 1992.
Enfin, sans faire partie de la Space Division, diverses unités
y sont associées : qu'il s'agisse des «stations terriennes»
de Telspace, des développements informatiques d'Alcatel ISR et TITN,
de la Cegelec ou du centre de recherches d'Alcatel Alsthom.
Alcatel Space Division se trouve désormais présente dans
toutes les applications civiles ou militaires de l'espace (télécommunications,
scientifique, observation de la Terre pour la météorologie
ou l'étude de l'environnement, stations spatiales, sondes spatiales,
lancements
) et tous les métiers (équipements et sous-systèmes
de charges utiles ou de plate-formes, maîtrise d'oeuvre de charges
utiles ou de satellites, maîtrise d'oeuvre de systèmes spatiaux,
segment sol et stations de contrôle
). Cette présence est
concrétisée par une participation à plus de quarante
programmes déjà lancés et trente en cours de réalisation.
Elle comporte plus de deux mille trois cents personnes réalisant
près de 3 milliards de francs de chiffre d'affaires. Son organisation
repose désormais (en 1994) sur les épaules de Bernard Deloffre
(Directeur Général) et de Pierre de Bayser, assistés
de Pascale Sourisse et Alain Bailly (stratégie), Jacques Joseph
et Jean-Michel Merour (recherche et développement), M. Praet et
Juan Catalan (marketing et ventes), Henri-Paul Brochet et Roland Sauvagnac
(opérations), Jacques Susplugas (qualité), Philippe Salats
(finances), Thierry Deloye (communication), et Martial Malaurie (ressources
humaines). |