4 - Les fonctions et les métiers
Les premières armes
Avant que le premier Service Commercial affecté à
l'espace ne soit constitué à partir de 1970 à Vélizy,
un certain nombre de «commerçants», au sein de services
à vocation plus large, se sont spécialisés dans les
relations avec les clients spatiaux.
À la CSF Corbeville, Guy Muzard et Yves Farbos ont été
chargés des relations avec le CNES et l'ESRO. À Thomson Gennevilliers,
Pierre Gautier, ancien officier de marine nouvellement embauché,
a fait ses premières armes en prenant les premiers contacts de la
Division RTT avec le CNES et l'ESRO. À Thomson Bagneux, puis au
Plessis-Robinson, Michel Ducros a vendu au CNES les antennes du satellite
Asterix
mises en orbite par le premier lanceur Diamant.
Lors de la réunion, en 1968, des différentes activités
spatiales de Thomson et de CSF au sein de la Division MAS, Guy Muzard et
Yves Farbos prennent en charge le domaine spatial au sein de la Direction
Commerciale d'Yves Laurens. C'est l'époque de la négociation
du contrat Symphonie et du premier contrat d'Intelsat IV
dont le travail de proposition a été mené à
Gennevilliers par Pierre Gautier.
Le Département Espace-Satellites
En juillet 1970, lorsque les activités de satellites sont
confiées à un département spécialisé,
le Département ESA, un Service Commercial y est créé.
Dans une première phase, il est animé par Guy Muzard et Yves
Farbos, placés sous l'autorité directe du Directeur du Département,
Jacques Chaumeron. Pierre Gautier, venant de Gennevilliers, rejoint l'équipe
en 1971 pour prendre la direction du Service et mettre en place une organisation
divisée en deux secteurs de clientèle que se partagent Guy
Muzard et Yves Farbos.
Le secteur numéro 1 comprend les affaires CNES, les affaires
militaires (DRME, DTE, SCTI, CELAR), les affaires internationales, les
affaires ELDO, et la vente des matériels de «catalogue»,
mot bien ambitieux pour l'époque et qui couvre, en pratique, les
matériels de télémesure et de télécommande.
Le secteur numéro 2 comprend les affaires ESRO et les affaires COMSAT.
En plus de ces deux secteurs en contact avec les clients, un Bureau
de Traitement des Commandes est chargé de la gestion courante des
marchés :
- contrôle de l'avancement des marchés dans le cadre contractuel
;
- information des responsables sur les actions à prendre ;
- déclenchement des opérations de facturation en recueillant
tous documents probatoires ;
- suivi des paiements et relance des clients en cas de retard ;
- information sur l'avancement financier des contrats et l'évolution
du chiffre d'affaires ;
- liaison avec les sous-traitants au sujet de l'avancement financier
des sous-contrats ;
- préparation des dossiers de discussion des pénalités.
Un Bureau d'Ordre est, de plus, chargé des missions suivantes
:
- établir et suivre le budget du Service Commercial ;
- établir les prévisions commerciales et suivre les notifications
;
- établir les ordres de mission et contrôler les notes
de frais ;
- organiser la promotion commerciale :
- accueil des clients,
- établissement des documents publicitaires,
- organisation des démonstrations et propositions ;
- veiller à l'application des règles de sécurité.
Cette organisation subsistera sans modification notable jusqu'à
la fin des années soixante-dix.
Après la période d'activité importante due aux
affaires Symphonie et Intelsat IV, le Service Commercial
doit développer de gros efforts pour assurer au Département
ESA, puis DSP, une activité industrielle suffisante malgré
la rareté des programmes de satellites. La prospection commerciale,
effectuée en grande partie par Pierre Gautier lui-même, ne
peut être efficace que grâce à une coopération
de tous les instants entre le Service Commercial et les différents
services techniques. La plupart des démarches sont menées
par des équipes constituées par un représentant du
Service Commercial et un représentant du service technique concerné.
C'est ainsi que peuvent être obtenus, auprès de diverses
administrations (CNES, ESRO, DRME, DTEN), un certain nombre de marchés
d'études de faisabilité qui sont confiés au Service
Systèmes. L'établissement de la proposition pour le programme
Aerosat
occupera le Service Commercial pendant près de cinq ans, de 1971
à 1976, si l'on tient compte de la phase préliminaire où
il faudra étudier les chances relatives des associés américains
potentiels.
Après la perte du programme Tiros N et le gain du programme
Dialogue,
interrompu à la fin de 1975 pour des raisons budgétaires,
l'activité commerciale en direction du CNES est, par force, réduite,
cette administration ayant considérablement diminué ses crédits
affectés au domaine des satellites nationaux, afin de pouvoir financer
le programme Ariane. Il faudra attendre 1978 et le programme SPOT
pour que le CNES redevienne un client intéressant.
Heureusement, l'ESRO, qui devient ESA en 1975, offre des perspectives
qui peuvent permettre au Département DSP de survivre en attendant
des jours meilleurs.
Si la participation au programme Spacelab est obtenue sans grande
difficulté grâce à l'originalité de la proposition
technique, sa gestion commerciale s'avère particulièrement
compliquée, et la formule contractuelle choisie (prix forfaitaire
révisable) ne permet de récupérer qu'une faible proportion
des dépenses supplémentaires, provoquées principalement
par la lenteur des décisions que doit prendre une organisation cliente
tricéphale.
Par contre, les programmes GEOS et ISEE B, gagnés
par le consortium STAR après des compétitions où Pierre
Gautier prend une part importante, se déroulent sans que le Service
Commercial n'ait à effectuer d'intervention inhabituelle.
Le programme OTS (satellite expérimental de télécommunications
de l'ESRO) donne lieu, en 1973, à une vive compétition où
le Service Commercial ne ménage pas ses efforts. Si le Département
ESA est déjà assuré de fournir les récepteurs
en bande Ku sous la maîtrise d'oeuvre d'AEG-Telefunken pour la charge
utile, le gain éventuel de la maîtrise d'oeuvre du satellite
par British Aerospace et le consortium STAR peut assurer pour ESA la fourniture
du sous-système télémesure-télécommande.
Jusqu'au jour du choix du maître d'oeuvre par le comité administratif
et financier de l'ESRO (AFC), l'optimisme règne : le rapport d'évaluation
établi par l'ESTEC (établissement technique de l'ESRO), recommande
le choix de STAR. Malheureusement, le vote du délégué
de la France à l'AFC fait, d'une manière tout à fait
imprévue, pencher la balance en faveur du consortium MESH, dont
le maître d'oeuvre est MATRA. L'indignation exprimée par les
auteurs du rapport d'évaluation est sans effet. Dans sa «campagne
électorale», le consortium MESH a été plus efficace
que le consortium STAR.
«L'épopée» du programme Intelsat V,
qui est évoquée dans le chapitre consacré aux programmes
d'Intelsat, voit la Direction du Département DSP participer,
en 1975, aux efforts du Service Commercial dans la recherche d'une solution
«de secours» pour remédier à l'élimination
très probable de Lockheed, puis pour participer au soutien de la
proposition de Hughes contre celle de Ford Aerospace où DSP n'a
pu obtenir de participation.
Les contacts noués alors avec TRW permettent de poursuivre une
action commerciale efficace, bien soutenue par Pierre de Bayser, chef du
Service Technique, en vue de gagner en 1977 le contrat des soixante récepteurs
de TDRSS.
Si l'obtention du contrat ISPM/Ulysses est presque une opération
de routine pour le Service Commercial, les «grandes manoeuvres»
préliminaires au programme Telecom 1 entreprises vers l'administration
des PTT débordent très largement le cadre du Service Commercial
de DSP pour être, en fait, prises en charge par la Direction de la
Division DFH.
Entre-temps, le Service Commercial de DSP a commencé néanmoins
à se renforcer. En septembre 1977, Francis Fraikin, récemment
promu ingénieur au Service Technique HY (hyperfréquences)
est, sur sa demande, transféré au Service Commercial.
En 1978, Martine Chaine, récemment embauchée, rejoint
l'équipe. En 1980, Roger Garnier vient renforcer les compétences
du Service Commercial en direction de l'administration des PTT et du programme
Telecom
1.
À la fin de 1978, sur l'ordre de la nouvelle Direction de la
Division DFH, la responsabilité commerciale des affaires SAMRO
(Satellite d'Applications Militaires de la Reconnaissance Optique) et Telecom
1 est retirée au Service Commercial de DSP pour être confiée
à celui de DFH. C'est la suite logique de la décision de
transfert à DFH de la responsabilité des projets de systèmes
spatiaux.
Pour les deux programmes en question, Pierre Gautier, Guy Muzard, Roger
Garnier et Yves Farbos doivent se contenter de la gestion au jour le jour
de la partie des contrats limitée au segment spatial qui reste attribuée
à DSP.
Il n'en est heureusement pas de même en 1980 pour le programme
TV-Sat-TDF
1 qui donne l'occasion à Francis Fraikin de faire ses premières
armes dans un grand programme de satellites, d'abord dans la préparation
de la proposition puis dans la gestion commerciale du contrat.
La rapide expansion du Département rend nécessaire l'embauche
de nouveaux «commerçants». C'est ainsi qu'au milieu
de 1981 on voit arriver deux jeunes officiers de marine : Jean-Benoît
Nocaudie et François Witrand. Ces arrivées précèdent
de peu le départ à la retraite de Pierre Gautier et de Guy
Muzard à la fin de septembre 1981.
Pierre Gautier est remplacé, après dix ans de service
à DSP, par Alain Roger qui est depuis plus d'un an chargé
de missions auprès du Directeur adjoint de DFH, Gérard Coffinet,
et anime à ce titre les actions internationales systèmes
dans le domaine spatial. Alain Roger a auparavant mené une carrière
internationale en Iran, puis comme Directeur Général de la
filiale de Thomson-CSF en Australie.
Les activités militaires se sont développées avec
deux programmes en gestation :
- SYRACUSE 1 pour lequel DFH a revendiqué la maîtrise
d'oeuvre système (satellite et stations terriennes) ;
- SAMRO, satellite d'observation optique (avec une meilleure
précision que SPOT). Là, DFH a souhaité obtenir
le sous-système transmission d'images depuis le traitement à
bord jusqu'à la station de réception au sol.
Gérard Coffinet avait obtenu que Jean Remondin, ingénieur
commercial confirmé de DRS, vienne début 1979 renforcer la
Direction Commerciale de DFH en étant chargé de ces activités
militaires.
La Division Espace
Lorsque, au 1er janvier 1982, la Division Espace est
créée, Gérard Coffinet souhaite dès le départ
constituer une seule entité commerciale ; à cet effet, il
nomme Michel Lasalle Directeur Chargé de Missions (DCM), lequel
est responsable du marketing de l'orientation technique, du plan moyen
terme, de la communication, et a autorité sur les Services Commerciaux
dirigés par Alain Roger.
Michel Lasalle a plus de dix ans de carrière dans le domaine
spatial au sein de MATRA lorsqu'il rejoint début 1975 la Direction
Commerciale de DFH que vient de prendre Gérard Coffinet. Il a été
nommé sous-Directeur Marketing, poste nouvellement créé
par André Lepeigneux, nouveau Directeur de DFH.
Cependant son activité ne concerne que les faisceaux hertziens
et les stations terriennes de satellites. Le domaine satellites étant
du ressort exclusif de DSP à l'exception de Telecom 1 et
de SAMRO. En 1979, il est muté à la Direction des
Affaires Militaires dirigée par Raymond Paul pour s'occuper des
affaires spatiales qui viennent d'être attribuées à
cette Direction. Ce poste sera supprimé début 1982, ses principales
attributions étant reprises par la Division Espace.
Michel Lasalle a sous son autorité les services suivants :
- Marketing et Plan : Michel Lasalle assisté de Roger Durand,
Daniel Mary et Jérôme Dufour ;
- Communication : René Bedoura (service commun à DFH),
qui a délégué Guy Colin et Maryse Bataïni ;
- Gestion commerciale : Yves Louet ;
- Services Commerciaux dirigés par Alain Roger, qui se consacre
principalement à l'action internationale avec Francis Fraikin, Martine
Chaine, Jean-Benoît Nocaudie et Michel Coustère, ancien de
DSP revenu dans la Division après un passage dans une autre société
;
- Militaire France : Jean Remondin ;
- Télécommunications France : Roger Garnier ;
- CNES et ESA : Yves Farbos assisté de François Witrand.
Jean Remondin, principalement chargé de SYRACUSE 1, a
la confiance de ses clients de la DGA : ICA Dages, ICA du Chené,
Directeur du Programme sous l'autorité de l'ICA Javelot, ainsi que
pour la DCAN (Direction des Constructions et Armes Navales) l'ICA Gueldry.
Roger Garnier, outre des négociations ardues avec MATRA et la
DAII (Jean Grenier et Pierre Godiniaux) pour la charge utile de Telecom
1, utilise toute son expérience pour obtenir chaque année
un volume substantiel d'études de la DAII (Émile Julier)
et du CNET (Pierre Ramat).
Roger Garnier et Jean Remondin ont une grande efficacité dans
l'obtention en temps voulu (avant le 31 décembre de chaque année)
de marchés bien négociés et du paiement des factures
par les services concernés de l'Administration.
Pour le CNES qui digère sa croissance (intégration de
nombreux sous-traitants après les élections de 1981), il
y a surtout le programme SPOT, et pour l'ESA les débuts du
satellite radar ERS. Yves Farbos est chargé de ce domaine
avant de rejoindre la Division DRS en 1983.
Mais c'est dans les activités internationales que la croissance
est la plus rapide. Les satellites de télédiffusion sont
en cours de réalisation et Francis Fraikin a beaucoup de travail
avec l'Aérospatiale, Eurosatellite et les nombreux représentants
des administrations clientes.
Les équipements pour Intelsat VI constituent la commande
la plus importante (en part propre) de 1982. La négociation est
pilotée par Pierre de Bayser lui-même avec l'appui de Jean-Benoît
Nocaudie.
Mais surtout, les appels d'offres de satellites ou de systèmes
fleurissent, et la Division, malgré sa surcharge, doit s'y intéresser
sous la pression des administrations françaises et des maîtres
d'oeuvre (Aérospatiale et MATRA), alors que les chances de succès
sont faibles face au quasi-monopole de Hughes, et que la réalisation
d'un éventuel contrat serait impossible dans les délais très
courts demandés.
Il y a l'Australie et un système complet avec un grand nombre
de stations terriennes. Alain Roger assisté de Roger Durand y consacre
beaucoup d'énergie, mais Hughes l'emporte.
Pour le Brésil (Brazilsat), où les chances paraissent
plus élevées avec l'appui des administrations françaises
et les positions des industriels français (Aérospatiale et
Thomson-CSF), la situation est compliquée par la lutte acharnée
entre les deux maîtres d'oeuvre français (Aérospatiale
et MATRA). En mars 1982, un accord est mis sur pied entre Aérospatiale,
Ford Aerospace et Thomson-CSF pour bâtir une proposition intéressante,
mais là encore c'est Hughes qui l'emporte.
Alain Roger suit aussi des programmes pour la Colombie, l'Iran et l'Afrique.
Si, heureusement pour l'équilibre de la toute nouvelle Division
Espace, aucun contrat n'est obtenu, cette période est extrêmement
utile pour apprendre à jouer dans la cour des grands du spatial
en obtenant des données essentielles sur les prix (en particulier
des équipements de charges utiles) et sur les solutions proposées
par les leaders du domaine : Hughes, Ford et RCA.
DES peut aussi s'affirmer vis-à-vis des maîtres d'oeuvre
français qui évaluent mal les habitudes et les réactions
des administrations des télécommunications qui sont pour
eux de nouveaux clients, alors que Thomson-CSF, et en particulier DFH,
les connaissent de longue date.
En 1982, Claude Roche, ingénieur de l'armement, chargé
du programme SAMRO à la DGA, est embauché pour prendre
le Service Marketing qui comprend Roger Durand, Daniel Mary et Jérôme
Dufour, sous l'autorité de Michel Lasalle. Il est également
chargé de préparer la partie commerciale du PMT.
Fin 1982, Patrick Mollat du Jourdin, officier de marine, ancien officier
de marque de SYRACUSE à l'État-Major des armées,
vient renforcer Jean Remondin pour les affaires militaires.
Michel Lasalle est appelé par Jacques Imbert à la fin
de 1983 pour étoffer son état-major ; malheureusement il
décède accidentellement en 1984 au retour d'une mission en
Grande-Bretagne. Jacques Chaumeron assume alors les fonctions de Directeur
Commercial.
L'organisation mise en place début 1982 a l'avantage de rassembler
sous une même autorité le marketing, la communication et les
ventes, permettant ainsi de bâtir et d'appliquer une stratégie
unique. Cependant, elle éloigne les ingénieurs commerciaux
des services techniques, ce qui génère des conflits préjudiciables
à l'efficacité de l'ensemble.
Dès le début de 1984, afin de renforcer le contrôle
financier, Gérard Coffinet a rattaché l'administration des
ventes et la gestion commerciale à la Direction Administrative et
Financière de Georges Malgoire. Ce dernier, en faisant venir Monique
Blanc et Arlette Lefeuvre, a amélioré la capacité
de négociation des contrats avec les clients (et aussi avec les
fournisseurs).
Au cours de l'année 1984, qui n'apporte pas de nouvelle commande
importante, une grande réflexion est menée sur l'organisation
de la société qui va, dans le groupe CGE, prendre la suite
de la Division Espace. Il faut, alors que la productivité technique
et industrielle s'améliore rapidement, développer une capacité
technico-commerciale apte à conquérir de nouveaux marchés
dans le domaine international qui devient de plus en plus concurrentiel.
En janvier 1985, une nouvelle organisation de la société
est mise en place ; elle bouleverse le commercial, puisqu'il n'y a plus
de Direction Commerciale, le marketing et les services de vente étant
répartis entre deux Divisions Systèmes.
La Division Télécommunications Civiles, dirigée
par Alain Roger, dispose de l'essentiel des moyens commerciaux et est entièrement
basée à Toulouse.
La Division Militaire et Aérospatiale, dirigée par Jean-Louis
de Montlivault, comprend un service commercial militaire mené par
Jean Remondin. L'action commerciale vers le CNES et l'ESA est du ressort
d'un Département Aérospatial dirigé par Claude Roche.
Une troisième Division, la Division Équipements, qui comprend
l'essentiel des moyens techniques et tous les moyens industriels, n'a pas
de service commercial et cède ses équipements aux deux autres
divisions. C'est excellent pour la vente de charges utiles complètes
ou de sous-systèmes, mais cela pose des problèmes pour la
vente directe d'équipements, aussi la question de doter cette Division
d'un service commercial se pose-t-elle périodiquement.
La Division Télécommunications Civiles consacre l'essentiel
de ses efforts au nouveau programme Eutelsat, qu'elle remporte brillamment
avec l'Aérospatiale, et dont le contrat est notifié en avril
1986, ainsi qu'à Telecom 2, dont la phase B est commandée
en 1987.
La Division Militaire et Aérospatiale oriente son action sur
SYRACUSE
2 qui débouche, après des espoirs de satellites purement
militaires, lorsque la décision est prise de lancer le programme
Telecom
2 avec une charge utile militaire importante qui intègre toutes
les études effectuées par Alcatel Espace. Dans le domaine
de l'observation de la Terre, la société pousse le développement
de SPOT 3. Malheureusement, la grande longévité de
SPOT
1 ruine cette espérance au profit d'un modèle récurrent
; elle vise aussi le satellite militaire d'observation
Helios (qui
a pris, après une période de latence, la suite de SAMRO)
en essayant de trouver un positionnement satisfaisant entre l'Aérospatiale,
maître d'oeuvre du système et réalisateur de l'instrument
optique, et MATRA, maître d'oeuvre du satellite.
Après la période de rodage nécessaire, l'organisation
mise en place montre son efficacité, aussi ne paraît-il pas
nécessaire d'isoler la fonction commerciale au niveau de la société
à partir de 1988.
En raison de l'imbrication très étroite entre les activités
commerciales et celles des systèmes et des projets, et afin de limiter
les redites, l'évolution de l'ensemble de ces deux activités
au-delà de 1988 est relatée dans le chapitre consacré
aux systèmes et aux projets. |