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Association Amicale des Anciens d'Alcatel Space
CHRONIQUES D'UN MÉTIER de 1963 à 1993
Table | Préf | Intro | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9

6 - Les programmes de satellites

6.2 - Les satellites de télécommunication

TDRSS


TDRS - Crédit NASAEn 1976, la NASA lance le programme TDRSS (Tracking and Data Relay Satellite System) qui vise à mettre en orbite des satellites géostationnaires destinés à servir de relais pour assurer les liaisons entre une station centrale, située sur le territoire des États-Unis, et ses satellites à moyenne et basse altitude dont, en particulier, la navette spatiale. Ce système doit se substituer au réseau de stations de poursuite, télémesure et télécommande réparties autour du globe. Il est également prévu, à bord du satellite, quelques canaux pouvant assurer des liaisons de télécommunications classiques.

Après un appel d'offres lancé aux États-Unis, la société TRW obtient le contrat pour la fourniture de six satellites.

À la suite des contacts liés à l'occasion de la proposition Intelsat V, les dirigeants de la Division «Space Systems» de TRW ont remarqué la compétence acquise par Thomson-CSF dans le domaine des récepteurs en bande Ku.

Le Département DSP est donc consulté, en concurrence avec une société américaine, pour la fourniture de soixante modèles de vol (dix par satellite) des récepteurs en bande Ku qui doivent équiper les satellites.

Les solutions techniques mises au point par les laboratoires de la Division DFH permettent à DSP de présenter une proposition très compétitive, y compris sur le plan des prix, et l'affaire est gagnée en 1977. Les performances du mélangeur permettent d'obtenir le facteur de bruit demandé sans avoir besoin d'un préamplificateur, ce que les concurrents ne savent pas faire à l'époque.

Les études de maquettes sont menées en collaboration par les laboratoires Hyperfréquences de la Division DFH (Levallois) et du Département DSP, sous les directions respectives de Pierre de Bayser et de Marcel Palazo.

Après avoir réalisé et mis au point le modèle d'identification et le prototype de qualification, on passe à la fabrication. On s'organise pour une série dont on n'a pas du tout l'habitude dans le domaine des satellites.

La cadence de livraison prévue pour tenir les délais finals, compte tenu d'aléas éventuels, doit être proche d'un exemplaire par quinzaine. Le premier modèle de vol est livré fin septembre 1978. L'euphorie règne jusqu'à la mi-décembre, avec quelques petites «différences d'opinion» inévitables entre les concepteurs de DFH et les réalisateurs de DSP, ces derniers reprochant en particulier aux premiers le nombre élevé de vis de réglage et leur accessibilité pas toujours aisée.

Pour la première fois au Département DSP, des bancs de tests automatiques sont assemblés et mis en oeuvre. C'est pour les responsables des essais, dirigés par Jean-Claude Lestriez, l'occasion de s'initier à des méthodes dont bénéficieront les programmes futurs avec, comme premier exemple, Telecom 1.

Vers la mi-décembre 1978, le récepteur numéro huit connaît quelques difficultés et, au bout de deux semaines, les techniciens chargés de la mise au point ne sont pas parvenus aux réglages optimaux.

Ce contretemps risque de retarder l'ensemble de la série et il faut, malgré les réticences de certains, que la Direction du Département décide elle-même de mettre le récepteur numéro huit de côté et de passer sans délai au numéro neuf. C'est une décision très inhabituelle à DSP où les «séries» de matériels fabriquées jusqu'alors n'ont jamais atteint le nombre de dix unités.

Il y aura quelques problèmes dans la mise au point du numéro neuf, et ensuite la fabrication et les essais des autres modèles se poursuivront sans incident notable.

En décembre 1979, on livre le quarantième modèle. La dernière livraison est effectuée au début de septembre 1980 avec un mois d'avance sur les délais contractuels. Il a fallu vingt-huit mois pour fabriquer et tester soixante modèles de vol, soit une cadence moyenne de 2,15 par mois.

Ce programme, qui n'a pas permis de dégager une marge bénéficiaire importante, a néanmoins contribué à assurer une charge de travail acceptable, en pleine traversée du désert.
 

TDRSS - Remise de prix
Remise de prix annuel de TRW déstiné au meilleur fournisseur de l'année 1980. De gauche à droite: Paul Bachar Jr. (Executive Vice-President and General Manager West Coast Operations, Thomson-CSF), John E. Peterson (Vice-President Director of Material and Administrative Operations, TRW) et Jacques Chaumeron (Directeur du Département Espace-Satellites de Thomson-CSF).

L'exécution de ce programme n'a donné lieu à aucune difficulté vis-à-vis du client, la société TRW. Les chefs de projet qui se sont relayés au cours des deux années, Maurice Dumas et Jean-Claude Lestriez, n'ont jamais été obligés de mener une action «diplomatique» pour aplanir quelque difficulté que ce soit.

Au début de 1981, et pour couronner le réel succès de cette affaire, la société Thomson-CSF se voit décerner par TRW le prix du meilleur fournisseur (Best Supplier Award) pour l'année 1980, distinction purement honorifique matérialisée par un diplôme.

Le 19 février 1981, une délégation composée d'André Lepeigneux, Directeur des Affaires Internationales de Thomson-CSF, Jacques Chaumeron, Directeur du Département DSP, et Paul Bachar, Directeur du bureau de Los Angeles de TCI (filiale commerciale américaine de Thomson-CSF), reçoit le diplôme dans les locaux de TRW à Redondo Beach (Californie).

Après le programme Helios, dix ans plus tôt, TDRSS est le deuxième et brillant succès à l'exportation pour le Département DSP.
 

Montage TDRS sur étage IUS
Roulage vers pas de tir
Décollage navette avec TDRS 6
 
Largage TDRS 4+IUS hors navette
TDRS 3+IUS dans l'espace
Crédit photos NASA

 

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